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octobre 2008 Il faut construire un
parti ouvrier internationaliste !
Vaincre
l’impérialisme canadien en Afghanistan, et « chez nous » ! Des soldats canadiens en Afghanistan. (Photo: Journal de Montréal) Ça fait sept ans
déjà que l’armée canadienne
participe pleinement à la destruction de l’Afghanistan. Ce pays
d’Asie centrale
a été convoité par les puissances
impériales depuis le « Grand Jeu »
du XIXème siècle
entre la Russie et la Grande-Bretagne à cause de son
emplacement géostratégique. Actuellement, il est un
théâtre central de la
« guerre contre le terrorisme »
décrétée par le gouvernement
américain suite aux attaques du 11 septembre 2001, dont le but réel est de soumettre le monde
entier aux diktats des
Etats-Unis. Et le Canada joue son rôle de commandant adjoint de
la force
expéditionnaire impérialiste en Afghanistan sur tous les
terrains :
répression et massacres de la population civile, la torture et
la faim. Nous le disons tout haut, il
faut chasser les
troupes canadiennes de l’Afghanistan. Ce n’est pas une
question de politique,
mais de système. Que la mission
du contingent canadien soit désignée
comme étant le
« maintien de la paix » sous l’égide de
l’ONU ou bien la poursuite de la guerre contre
les Taliban dans le cadre
de l’OTAN ne change en rien le caractère colonial de cette
occupation. Nous ne
voulons pas que les forces canadiennes sortent de l’Afghanistan pour
être
déployés au Congo…ou dans le village mohawk de Kahnawake,
à quelques kilomètres
du centre-ville de Montréal. L’impérialisme
canadien doit être vaincu,
là-bas et ici aussi, par la mobilisation ouvrière
– comme la
grève
contre la guerre des dockers américains de la Côte
Pacifique le 1er mai
dernier. La guerre du gouvernement d’Ottawa contre les peuples afghans
est la
même guerre que les capitalistes mènent contre les
travailleurs et les peuples
opprimés dans ce pays. Actuellement concentré dans
la ville et province
de Kandahar dans le sud de
l’Afghanistan, le contingent
canadien a eu au moins 90 morts sous les coups des Taliban. Mais c’est
dérisoire en comparaison avec les milliers de morts causé
par les forces
impérialistes. Le nombre de civils tués totalisait au
moins 80 juste pour le
mois de juillet, et l’armée canadienne joue un rôle de
premier plan dans ces
massacres. En plus des exemples répétés où
l’armée canadienne a rendu des prisonniers aux
prisons afghanes
pour qu’ils y soient torturés, il y a eu plusieurs rapports
démontrant que les
troupes canadiennes elles-mêmes ont tabassé des
détenus. Deux
investigations militaires ont été aussitôt
étouffées (Globe & Mail
[Toronto], 10 juin 2008). La bourgeoisie canadienne, toutes
tendances
politiques confondues, est un acteur majeur de l’occupation
impérialiste de
l’Afghanistan. Le nombre de soldats canadiens présents sur le
terrain n’a cessé
d’augmenter au cours des dernières années et ce bien
avant l’arrivée au pouvoir
des Conservateurs de Stephen Harper. C’était le gouvernement
Libéral de Jean
Chrétien qui lançait l’invasion en octobre 2001, comme
partie prenante de
l’offensive belliciste US. Lui et son successeur Paul Martin ont
toujours été
des défenseurs acharnés de cette soi-disant
« mission pour le maintien de la
paix » qui
a dévasté l’Afghanistan. D’ailleurs, les deux principaux
partis de la
classe dirigeante canadienne se sont unis en mars 2008 pour voter en
faveur de
la prolongation de l’intervention canadienne jusqu’en 2011.
C’était peu de
temps après la publication du rapport d’un groupe consultatif
« indépendant » présidé par
l’ancien ministre des affaires étrangères
du gouvernement Chrétien, John Manley, qui plaidait pour une
intensification de
la présence militaire canadienne contre les peuples afghans et
pour l’adoption
d’une stratégie visant à rendre cette guerre plus
« acceptable » pour
l’ensemble des Canadiens et des Canadiennes. Toutefois, l’opposition populaire
à la guerre en
Afghanistan est en effet très répandue, surtout au
Québec. Ce qui n’empêche pas
le Bloc Québécois (BQ) d’être un fervent partisan
de l’impérialisme canadien en
Afghanistan, tout en y ajoutant des préoccupations
« humanitaires ».
Quant au Nouveau Parti Démocratique (NPD), il s’est
prononcé pour le retrait
des troupes canadiennes lors de son congrès de septembre 2006,
tout en parlant
de la nécessité de « consulter nos
alliés ». Même ainsi, le chef du
NPD, Jack Layton, envisageait la conversion des opérations de
combat en
activités de « construction de la paix ». Le mouvement anti-guerre, que ce
soit le collectif
québécois Échec à la Guerre ou l’Alliance
Canadienne pour la Paix, axe son
discours autour du rapatriement immédiat des troupes
canadiennes. Il vise à
faire pression sur les partis du parlement bourgeois canadien pour
qu’ils changent
leur politique au sujet de l’Afghanistan, comme si la guerre
n’était pas une
partie intégrale du système capitaliste. Les pacifistes
petit-bourgeois
colportent l’illusion d’un retour possible à l’époque ou
le gouvernement
canadien avait la réputation de contribuer au
« maintien de la paix »
dans le monde! Sous le règne des premiers
ministres libéraux
Lester B. Pearson et Pierre Elliott Trudeau dans les années 60
et 70, le Canada
prenait en effet certaines distances avec la politique
étrangère américaine, ce
qui contribua à cette image de « faiseur de
paix ». Par contre sous
le règne de Trudeau, l’armée canadienne a occupé
le Québec au mois d’octobre
1970, soi-disant pour mater une insurrection armée du FLQ, mais
en réalité pour
mettre au pas un mouvement ouvrier qui commençait
sérieusement à déranger
l’État impérialiste canadien. En plus, sous les
Libéraux les missions
canadiennes « de la paix », surtout en Afrique,
étaient un commerce rentable comme le livre de Alain Deneault, Noir Canada
l’a très bien documenté. Quant à nous,
léninistes-trotskystes, de la Ligue
pour la Quatrième Intenationale, nous ne demandons pas à
« notre »
classe dirigeante capitaliste de ramener les soldats « chez
nous »
mais préconisons plutôt la défaite de
l’impérialisme canadien, américain
et de l’OTAN en Afghanistan.
Nous saluons tout coup véritable porté contre l’envahisseur
impérialiste. Il faut signaler aussi que la résistance
à l’occupation est loin
de se limiter aux Taliban, contrairement à ce que
prétendent les médias
bourgeois. Il y a en effet une
exaspération de plus en plus répandue au sein de la
population afghane contre
les crimes des impérialistes occidentaux. Par contre, nous ne donnons aucun
soutien
politique aux intégristes islamiques qui sont tout aussi
réactionnaires et
misogynes qu’à l’époque de la guerre froide
antisoviétique quand ces
réactionnaires meurtriers agissaient comme fer de lance de
l’impérialisme.
Beaucoup des groupes de gauche, qui aujourd’hui demandent
à la bourgeoisie de rapatrier les troupes canadiennes
« chez nous », surtout les maoïstes, les
pseudo-trotskystes de tout
acabit et les sociaux-démocrates, appuyaient
dans les années 80 les mujahedins musulmans contre les
forces
soviétiques qui soutenaient le fragile régime
réformiste du Parti Démocratique
Populaire d’Afghanistan (PDPA). Ces meurtriers, acclamés par les
impérialistes
et par la gauche opportuniste comme des « combattants pour
la
liberté » ont tué des enseignants pour le
« crime » d’instruire
les jeunes filles, et jetaient de l’acide sur les femmes qui osaient
aller
dans la rue sans voile. Le PDPA avait initié un
timide programme de
réforme agraire et d’émancipation des femmes, ce qui
avait provoqué la fureur
des intégristes musulmans. Le gouvernement américain, sous la férule du
démocrate Jimmy Carter (maintenant perçu au Québec
comme un grand « progressiste »), ébranlé par
sa
défaite au Vietnam, engageaient ces jihadis pour
assener un coup contre « le
communisme », c’est-à-dire
contre les gains de la révolution d’Octobre qui avaient
survécu au stalinisme.
Ainsi, l’impérialisme provoquait l’intervention de l’URSS pour
soutenir le
gouvernement afghan menacé et pour faire face au danger
d’une poussée
impérialiste sur son flanc sud. L’intervention soviétique en
Afghanistan a été
salué par les trotskystes authentiques représentés
alors par la tendance spartaciste internationale,
d’où sont issus les
fondateurs de la Ligue pour la Quatrième Internationale, alors
que la grande
majorité de la gauche hurlait avec les loups
impérialistes contre la soi-disant
« agression » soviétique. Nous avions
proclamé « Salut à l’Armée
Rouge en Afghanistan » et « Étendez les
acquis d’Octobre aux peuples
de l’Afghanistan ». Mais la bureaucratie stalinienne,
suivant la politique
de coexistence pacifique avec l’impérialisme, refusait d’entreprendre une vraie transformation sociale. Finalement, en 1989, le Kremlin a
retiré ses
troupes d’Afghanistan pour répondre au désir de Mikhail
Gorbatchev de
« faire la paix » avec les USA. Cette
décision catastrophique a
favorisé la victoire des islamistes et a causé la
destruction des gains limités
remportés par les femmes et les autres couches opprimées
de la population
afghane. La retraite ignominieuse de l’armée soviétique a
contribué énormément
à la destruction de l’État ouvrier
dégénéré soviétique et des
États ouvriers
déformés par la domination bureaucratique en
Europe de l’Est, ce qui représentait une défaite majeure
pour
la classe ouvrière à l’échelle internationale. Au moment de l’arrivée des
forces américano-canadiennes en
Afghanistan,
ce pays arriéré était dominé par le
régime profondément obscurantiste et
moyenâgeux des Taliban. Après coup, les
impérialistes ont cherché une
justification de leur invasion dans la condition épouvantable
des femmes
afghanes sous le régime clérico-islamiste. La
réalité, cependant, est que les
Taliban se sont emparés du pouvoir en 1996 en chassant les
seigneurs de la
guerre de l’Alliance du Nord, les alliés actuels des
impérialistes occidentaux,
qui prirent le pouvoir en Afghanistan en 1992 en en imposant même
aux femmes
urbaines l’ensevelissement dans le burkha, le linceul qui fait
d’elles
des esclaves sans visage. Le verbiage impérialiste sur
la « libération
des femmes » depuis la chute des Taliban n’est qu’une
sinistre fumisterie.
L’actuel « gouvernement » fantoche de
l’Afghanistan, tout comme ses
parrains impérialistes, sont les ennemis acharnés de
l’émancipation féminine
qui ne peut être initiée que par
une révolution qui brisera une fois pour toutes le pouvoir des
mollahs et des khans (les dirigeants religieux
et
tribaux). La seule façon de libérer l’Afghanistan de son
état d’arriération et
d’obscurantisme c’est par la révolution socialiste
internationale,
surtout dans les centres impérialistes, dirigée par un
parti ouvrier
révolutionnaire léniniste-trotskyste comme partie
intégrante d’une Quatrième Internationale
reforgée. C’est là le but pour lequel milite la Ligue
pour la Quatrième
Internationale. n Pour contacter la Ligue
pour la Quatrième
Internationale ou ses sections, envoyez un courrier electronique
à:
internationalistgroup@msn.com
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