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octobre 2008 Dans les élections
fédérales canadiennes :
Aucun choix pour la classe ouvrière Il faut forger un parti
ouvrier révolutionnaire !
9 OCTOBRE 2008 – Le 14 octobre, les
électeurs et électrices de l’ensemble
du Canada seront appelé-es aux urnes pour élire un
nouveau gouvernement
bourgeois. Le gouvernement Conservateur minoritaire de Stephen Harper,
sentant
qu’il avait le vent dans les voiles à la fin de
l’été, s’est empressé de
déclencher des élections, prenant ainsi de court ses
adversaires des partis
« d’opposition » : soit le Parti
Libéral du Canada (PLC), le
Nouveau Parti Démocratique (NPD), le Bloc
Québécois (BQ) et le Parti Vert du
Canada. Harper n’a pas hésité pour ce faire à
violer sa propre loi qui
instituait des élections à date fixe. Rien de surprenant
de la part d’un
politicien capitaliste. Étant donné que les
sondages laissent entendre
qu’un gouvernement conservateur majoritaire a de très fortes
chances d’exercer
le pouvoir après le 14 octobre, il n’en fallait pas plus pour
déclencher une
intense campagne visant à « barrer la route aux
Conservateurs » et à
« bloquer la droite ». La gauche
réformiste – y inclus, entre autres,
les fédérations syndicales (FTQ, CSN, CSQ), les groupes
populaires, les
organisations féministes et les militants
sociaux-démocrates de l’ensemble du
pays – s’est mobilisée pour dénoncer les politiques de
droite du Parti
Conservateur et pour chasser ce dernier du pouvoir en appelant à
un « vote
stratégique ». Leur mot d’ordre :
« Stoppons Harper ». Il ne fait pas de doute que le
Parti Conservateur
de Stephen Harper est profondément réactionnaire,
aligné sur les politiques des
Républicains américains et infesté de
fondamentalistes religieux. A titre
d’exemple, il a tenté de recriminaliser
« progressivement » le droit
à l’avortement avec le projet de loi C-484, a augmenté
l’âge minimum pour le
consentement sexuel de 14 à 16 ans et a accru de façon
importante le nombre de
soldats canadiens en Afghanistan. Par contre il ne faut pas oublier que
le
principal adversaire du Parti Conservateur, le Parti Libéral, a
été le pilier
de la domination de la classe capitaliste au Canada depuis la
Confédération de
1867, car c’est lui qui a été au pouvoir le plus
longtemps. Le PLC, sous la houlette de Jean
Chrétien et de
Paul Martin, a mené une offensive tous azimuts contre les acquis
sociaux de la
classe ouvrière dans les années 90 en sabrant
drastiquement dans
l’assurance-chômage, le logement social et dans les paiements de
transferts
fédéraux vers les provinces en santé et en
éducation. Ainsi ils ont pavé la
voie à la privatisation rampante du système de
santé canadien et à une
augmentation importante des frais de scolarité post-secondaire.
Les Libéraux
ont aussi volé les surplus de la caisse
d’assurance-chômage pour éliminer le
déficit budgétaire fédéral, ont
réduit fortement les impôts des grandes
entreprises, ont soutenu la guerre du Kosovo en 1999 contre la Serbie,
ont
envoyé des troupes en Afghanistan pour participer à la
guerre et à l’occupation
coloniale de ce pays et ont participé activement au coup
d’état contre le
président haïtien Jean-Bertrand Aristide en 2004. De plus, le Parti Libéral du
Canada est reconnu
pour sa ligne dure contre les droits nationaux du Québec et et
surtout contre
toute lutte pour l’indépendance nationale. Le PLC allait
jusqu’à menacer un
éventuel Québec indépendant de partition et c’est
son chef actuel, Stephane
Dion en personne, qui était l’auteur la loi sur la
« Clarté
référendaire » qui brime le droit
légitime du Québec à l’autodétermination.
Sans compter que tout au long du gouvernement minoritaire de Stephen
Harper, de
janvier 2006 à septembre 2008, les Libéraux
fédéraux ont appuyé régulièrement
leurs « adversaires » Conservateurs lors des
votes à la Chambre des
Communes. Le fait que le PLC tente de se
présenter
maintenant comme une alternative soi-disant
« progressiste » aux
Conservateurs est donc hautement scandaleux et révoltant. Lors
de la
manifestation à Montréal le 28 septembre pour
défendre le droit à l’avortement,
il y avait des députés libéraux qui étaient
présents alors que 27 de leurs
collègues ont appuyé le projet C-484 de « Loi
sur les enfants non encore
nés victimes d'actes criminel » et que leur chef Dion
s’est absenté le
jour du vote ! La lutte en faveur du droit à
l’avortement libre et
gratuit, même si c’est un droit démocratique
bourgeois élémentaire,
sera dirigé contre tous les politiciens bourgeois, même
les plus
« progressistes ». Les autres partis de ce qu’on
désigne communément
comme « l’opposition parlementaire » ne sont
guère mieux. Le Nouveau
Parti Démocratique, social-démocrate de droite et
anglo-chauvin jusqu’à la
moelle, est entaché par le bilan peu reluisant des gouvernements
néo-démocrates
provinciaux en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en
Colombie-Britannique
ou ils ont participé activement au démantèlement
des programmes sociaux,
ouvrant ainsi la voie pour des gouvernements « de
droite ». Le NPD
est aussi reconnu pour son opposition chauvine aux droits nationaux du
Québec. Il
a en effet appuyé la loi « sur la
Clarté » et prône un État canadien
fort, même si depuis quelques années il se prononce en
faveur d’un fédéralisme
« asymétrique », laissant plus de pouvoirs
au gouvernement québécois,
dans le but d’aller chercher des votes au Québec. Le NPD a aussi appuyé
l’intervention canadienne en
Afghanistan jusqu’à son congrès de septembre 2006 dans la
ville de Québec ou il
s’est prononcé en faveur d’un retrait des troupes canadiennes
pour laisser la
place à une force de « maintien de la
paix » sous l’égide de
l’ONU! Le 22 septembre dernier, le chef
des Nouveaux Démocrates, Jack Layton, s’est prononcé en
faveur d’une coalition
entre le NPD et le PLC pour chasser les Conservateurs du pouvoir et
pour
gouverner le Canada (et défendre les intérêts de la
bourgeoisie impérialiste
canadienne). Il y a déjà eu un tel gouvernement de
coalition
libéral/néo-démocrate sous le règne de
Pierre Elliott Trudeau, de 1972 à
1974. Et en 2005, lors du vote sur le
budget, les députés néo-démocrates ont
empêché le renversement du gouvernement
libéral minoritaire et corrompu de Paul Martin. De son côté le Bloc
Québécois nationaliste
bourgeois, qui est le frère jumeau du Parti
Québécois, cherche par tous les
moyens à conserver sa majorité relative au Québec
en laissant de côté le
discours en faveur de l’indépendance pour se présenter en
tant que
« meilleur défenseur des intérêts du
Québec » à Ottawa. Il faut dire
que l’abandon plus ou moins ouvert de l’option
« souverainiste » par
le PQ l’a contraint à rajuster son tir pour ne pas
disparaître à brève
échéance. Le BQ soutient également l’occupation de
l’Afghanistan par l’armée
canadienne, tout en y ajoutant quelques préoccupations
« humanitaires ». Contrairement à ces
nationalistes bourgeois, qui
ambitionnent être des maîtres impérialistes, les
internationalistes prolétaires
luttent pour la défaite des troupes des USA,
l’OTAN et du Canada
en Afghanistan, et pour chasser les
« conseillers »
policiers canadiens (surtout originaires du Québec) du Haiti. Quant au Parti Vert du Canada – qui
a maintenant
un député au parlement canadien suite au transfert
à ce parti d’un ancien
député Libéral de la Colombie-Britannique, Blair
Wilson – son discours vise
entre autres à séduire les électeurs conservateurs
et est axé sur la nécessité
de la compétitivité sur le plan économique. Dans
son programme on retrouve un
engagement en faveur de la réduction de la dette publique ainsi
que la promesse
de réduire les impôts, y compris ceux des mieux nantis. Le
PVC est également
favorable à l’instauration d’une taxe sur les émissions
carboniques, tout comme
le PLC, ce qui aura pour effet de pénaliser les travailleurs qui
doivent
utiliser leur voiture pour aller travailler. Tel que nous avons
déjà mentionné, la gauche
réformiste se mobilise activement en faveur d’un
« vote
stratégique », formule télégraphique
qui veut dire voter soit pour le NPD,
les Libéraux dans certains cas et le Bloc
Québécois pour le Québec. Le site
« Presse-toi à gauche », qui est proche
des mandéliens de Gauche
Socialiste et aussi de Québec Solidaire, démontre une
préférence pour le NPD,
le BQ étant considéré comme étant trop
près du PQ et pas assez « à
gauche ». De son côté le Parti Communiste du
Québec dirigé par
l’ex-maoïste André Parizeau appelle à barrer la
route aux Conservateurs et aux
Libéraux en votant soit pour le BQ ou le NPD. Il indique
cependant un penchant
très net pour le premier au nom de la lutte pour
l’indépendance du Québec,
alors que le Bloc se présente de moins en moins comme un parti
« souverainiste ». Le PCQ, comme d’habitude, fait
passer les intérêts
nationalistes contre ceux de la classe ouvrière. Il essaie de
présenter le BQ
comme un parti « progressiste » à cause de
son appui à une loi
« anti-scab » (contre l’utilisation de briseurs
de grève) au niveau
fédéral et à son opposition en parole aux coupures
à l’assurance-chômage. Le Parti Québec Solidaire
qui regroupe tous ces
réformistes appelle lui aussi à barrer la route aux
Conservateurs sans donner
de consigne de vote, ce qui veut certainement dire voter pour le NPD ou
le BQ. Le
« vote stratégique » n’est donc ni plus ni
moins que du crétinisme
parlementaire sans fard. Au Canada anglais, les organisations de gauche
appellent toutes ou presque à voter pour le NPD, que ce soit les
cliffistes des
International Socialists, les mandéliens de Socialist Action et
les grantistes
de Fightback. Les deux derniers demandent à la direction du NPD
d’adopter un
programme « socialiste » et tentent tant bien que
mal de pousser ce
parti vers la « gauche ». Comme si
l’élection d’un gouvernement NPD
sur une plate-forme « radicale » mènerait
à l’instauration du
socialisme ! Fightback ne fait aucune mention de la question
nationale
québécoise, ni de celle des peuples autochtones dans sa
déclaration sur les
élections fédérales, ce qui reflète bien
son indifférence totale envers les
questions d’oppression spéciale. Il y a également des
organisations
« communistes » qui participent à ces
élections. Ce sont les deux
principaux groupes staliniens du Canada, le Parti Communiste du Canada
(PCC) anciennement
pro-soviétique, et le Parti Communiste du Canada
(marxiste-léniniste) autrefois
maoïste et pro-albanais. Tous les deux défendent des
programmes complètement
réformistes et électoralistes. Le PCC appelle à
bloquer la droite en élisant un
groupe de députés progressistes, c’est-à-dire des
Verts, des Néo-Démocrates et
bien sûr quelques « communistes » ! Il
va même jusqu’à prôner
l’élection d’un gouvernement minoritaire de
préférence libéral bien sûr !!
Toute sa propagande électorale est centrée sur la
dénonciation des
Conservateurs avec tout au plus quelques mots pour dire que les
Libéraux ne
sont pas une alternative. Le PCC s’oppose à
l’indépendance du Québec au nom
de la défense de la souveraineté du Canada, ce qui veut
dire le renforcement de
l’impérialisme canadien, sur le plan national aux dépens
de la classe ouvrière
et des différentes peuples minoritaires, et sur le plan
international en
renforçant la position de la bourgeoisie canadienne sur les
marchés mondiaux. Lors
du dernier référendum sur la souveraineté du
Québec, il préconisait ouvertement
le maintien de l’unité canadienne pour ne pas affaiblir le
pauvre Canada menacé
par les États-Unis! Sa plate-forme électorale est
basée sur un nationalisme
canadien intransigeant alors que le Canada est un pays
impérialiste pleinement
souverain et fermement contrôlé par sa bourgeoisie
« nationale ». La logique infernale du
« vote
stratégique » s’est exprimé avec une
clarté frappante en 1968, quand le
PCC a appelé à « bloquer la
droite » aux élections fédérales avec
pour résultat l’arrivée au pouvoir du gouvernement
libéral de Pierre Elliott
Trudeau. qui a placé le Québec sous la loi martiale lors
de la crise d’octobre
en 1970. Le Parti Communiste du Canada n’a jamais renoncé
à sa politique
d’alliance avec des imaginaires sections nationalistes et
« progressistes » de la bourgeoisie canadienne
pour former une
coalition « antimonopoliste ». Quant au PCC-ML,
ce dernier lance des
appels au « renouveau démocratique »,
à l’élection d’un gouvernement
« anti-guerre » (sans préciser qui formera
ce gouvernement), à
l’adoption d’une Constitution nouvelle et moderne, à la
formation de
« politiciens ouvriers », etc. Ces deux partis
soi-disant communistes
se joignent à quelques nuances près au mouvement
« Tout sauf Harper »
qui prône un front populaire diamétralement opposé
aux intérêts des
travailleurs et des travailleuses. Quant à nous, les
léninistes-trotskystes de la
Ligue pour la Quatrième Internationale, nous ne soutenons,
même de façon
critique, aucun des partis qui présentent des candidats à
cette élection. Il
n’y en a aucun qui trace une quelconque ligne de classe clairement
opposée aux
intérêts de la bourgeoisie. C’est pourquoi nous disons
qu’il n’y a pas de choix
pour la classe ouvrière dans cette élection. Même
les partis qui se présentent
comme étant « communiste » ne cherchent
qu’à réaménager le système
capitaliste de manière à le rendre plus
« humain » et plus
« vivable » pour les travailleurs et l’ensembles
des opprimés, alors
que la véritable solution réside dans la construction d’un
parti ouvrier
révolutionnaire léniniste-trotskyste visant
à rallier les secteurs les
plus combatifs de la classe ouvrière à la tête de
tous les opprimés dans la
lutte pour le renversement du capitalisme dans le cadre d’une
fédération
de républiques ouvrières de l’Amérique du Nord
et l’avènement d’une
société socialiste. La LQI est dévouée
à cette tâche fondamentale et
pour ce faire nous visons à réaliser l’unité la
plus large possible de la
classe ouvrière au Québec et au Canada anglais. C’est
pourquoi nous préconisons
l’indépendance du Québec dans le but de mettre fin une
fois pour toutes à
l’oppression nationale historique de la nation québécoise
et aussi pour retirer
cette question de l’ordre du jour. C’est la seule façon qui
permettra de
montrer aux travailleurs et aux travailleuses des deux nations que leur
véritable ennemi est leur classe capitaliste respective et non
la classe
ouvrière de « l’autre » nation. Nous défendons aussi le
droit des peuples
autochtones de décider librement leur destin, car ils sont
durement opprimés et
spoliés par la bourgeoisie impérialiste canadienne et
québécoise. Nous appuyons
la lutte pour la reconnaissance de leurs droits ancestraux qui sont
menacés
tant par les chauvins canadiens-anglais que par les nationalistes
québécois. La
LQI revendique les pleins droits de citoyenneté pour tous les
immigré-es, avec
ou sans papiers et la fin de toutes les mesures d’intimidation, de
harcèlement
et de discrimination à leur égard. Nous affirmons que
seule la révolution
socialiste internationale supprimera définitivement
toute forme
d’oppression nationale et linguistique ainsi que les antagonismes
nationaux au
Canada et ailleurs. n Pour contacter la Ligue
pour la Quatrième
Internationale ou ses sections, envoyez un courrier electronique
à:
internationalistgroup@msn.com
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