Déchaînons
la force de la classe ouvrière !
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septembre 2004
Dans les années 90, alors que les emplois
industriels mieux rémunérés disparaissaient, la seule
« alternative » pour de nombreux travailleurs licenciés
dans les communautés durement touchées du « Rust Belt
» (vieilles zones industrielles pleines d’usines fermées aux
États-Unis), ainsi que pour des millions de jeunes qui arrivaient sur
le marché du travail, était constituée par les emplois
payés au salaire minimum dans les restaurants McDonalds : Nous appelions
cela des « McJobs ». Aujourd’hui, la « walmartisation
» est devenue le symbole de l’attaque contre les salaires et les conditions
de travail de la classe ouvrière au niveau international. Wal-Mart,
chaîne de magasins dont le siège est à Bentonville en
Arkansas, est maintenant le plus grand employeur aux Etats-Unis, avec 1.3
millions de travailleurs qui gagnent environ 9.50 $ de l’heure. Grâce
au travail de ses employés, la multinationale accumule jusqu’à
270 milliards de dollars en ventes annuelles et 60 milliards en profits annuels.
Pas un seul de ses 3 500 magasins aux États-Unis, 633 au Mexique et
225 magasins au Canada n’est syndiqué. Jusqu’à maintenant. Wal-Mart est synonyme de destruction des emplois
syndiqués avec des salaires plus élevés et des prestations
sociales gagnés à travers des années de dures luttes,
remplacés par des emplois débutant à 8 $ de l’heure avec
assurance-santé et fonds de pension minimaux ou inexistants. Une entreprise
dont l’administration est brutalement antisyndicale, qui impose une discipline
stricte à ses employés avec des réunions quotidiennes
et des chants, qui essaie de les endoctriner avec l’idéologie de la
compagnie (les pensées de Sam Walton), qui fait de la discrimination
contre les femmes, qui force ses « associés » à
travailler pendant leurs périodes de repas, qui oblige les équipes
de nettoyage (composées surtout d’immigrés sans papiers et sans
droits, embauchés par l’intermédiaire de sous-traitants à
travailler de nuit, et qui licencie dans un clignant des yeux quiconque regarde
de travers un gérant : ça, c’est Wal-Mart. La seule rumeur
que Wal-Mart a l’intention d’ouvrir un magasin localement conduit ses concurrents
à faire de grosses coupures dans les salaires et les prestations sociales. La menace de Wal-Mart d’installer des magasins dans
le Sud de la Californie a déclenché dans les supermarchés
la grève acharnée de l’UFCW qui dura d’octobre 2003 à
février 2004 et qui s’est terminée par un échec du syndicat,
avec des baisses jusqu’à 2.80 $ US de l’heure pour les salaires des
nouveaux employés, l’introduction de co-paiement pour l’assurance maladie
des travailleurs, la limitation des versements médicaux de l’employeur
et la réduction des contributions patronales au fonds de pension (voir
« California Grocery Strike Sold Out », The Internationalist
n° 18, mai-juin 2004). En juin, le Syndicat international des
employés de service (SEIU), dirigé par Andrew Stern, a annoncé
le financement d’un million de dollars pour une campagne de syndicalisation
chez Wal-Mart. La même semaine, un juge fédéral a statué
que des travailleuses pourraient poursuivre la compagnie dans un procès
pour discrimination sexuelle. Mais la justice patronale et le fait de dépenser
beaucoup d’argent ne parviendront pas à syndiquer Wal-Mart. Pour cela,
il faudra une lutte de classe acharnée. L’Internationaliste s’est rendu dans le Nord
du Québec à la mi-août pour discuter avec les travailleurs
et travailleuses de Wal-Mart. Nous sommes arrivés alors qu’ils commençaient
à célébrer leur victoire. Les membres du syndicat et
les dirigeants du Local 503 étaient d’excellente humeur. Évidemment,
marquer un but contre le monstre antisyndical n’est pas une mince affaire.
Les arrogants patrons de Wal-Mart sont habitués à agir en rouleau
compresseur pour aplanir tout obstacle sur leur chemin. Mais les quelque 170
travailleurs et travailleuses de Jonquière, dont 80% sont des femmes,
ne leur ont pas permis de les écraser – ils se sont tenus debout pour
défendre ils se sont dressés en défense de leurs droits.
C’est ce à quoi on pouvait s’attendre dans cette ville avec une solide
tradition syndicale. La direction de Wal-Mart fut alors prise par surprise.
Elle s’imaginait que le syndicat avait été battu quand au moment
où, en avril dernier, le TUAC avait perdu de peu un vote de représentation.
Mais les travailleurs et travailleuses sont revenus tout de suite à
la charge , trois mois plus tard, ils ont rempli des cartes syndicales en
quantité plus que suffisante pour que le syndicat ait une solide majorité,
même si l’entreprise essaie d’y inclure des cadres et même «
quelques clients du lundi matin » nous a affirmé le représentant
international de l’UFCW, Herman Dallaire.
“Notre
équipe fait toute la différence” – Wal-Mart prise par surprise
par la victoire syndicale à Jonquière, Quebec. (Photo: Pascal Rathé/Le
Devoir) Les militants syndicaux nous ont dit que les questions
clés étaient les salaires et le R-E-S-P-E-C-T, qui s’épelle
de la même façon en français qu’en anglais, ce que les
patrons de Wal-Mart n’ont ni ne donnent. Le salaire de départ est 8
$ (canadiens) de l’heure (ce qui fait moins de 6 $ américains), un
peu plus que le salaire minimum, comparé à 13 $ pour l’entreprise
syndiquée Costco située tout près, à Chicoutimi.
Théoriquement, cela pourrait monter à 9.50 $ de l’heure après
plusieurs années, mais le magasin n’est pas ouvert depuis longtemps.
Bien sûr, avec le favoritisme rampant, les employés qui sont
en bons termes avec l’administration pourraient être nommés «
gérants de rayons », qui sont simplement des contremaîtres
glorifiés et payés quelques dollars de plus. Aucun cas de harcèlement
sexuel manifeste n’a été mentionné, mais ce qui a vraiment
enragé les femmes était la façon dont les gérants
de Wal-Mart essayaient d’humilier les travailleurs et travailleuses dans les
réunions du matin, en « disant que ce sont des lâches,
qui ont demandé des congés ». Ce fut après une
de ces sessions qu’ils ont fait appel au syndicat. « Si un gérant aperçoit un employé
ne pas applaudir ou chanter la chanson du matin, et ce à quelques reprises,
c’est noté et ça signifie une perte assurée de 10 $
d’augmentation. Nous voulons aussi arrêter le fait que les nouvelles
employées passent devant des travailleuses plus expérimentées
», avait dit un membre du syndicat au journal saguenéen
Progrès-Dimanche (28 mars). Autre grief vivement ressenti
par les travailleurs, c’est l’absence d’une planification anticipée
de la semaine de travail. (Un horaire de 28 heures par semaine est considéré
plein temps, et beaucoup de femmes travaillent seulement 12 heures par semaine.)
Ils ont essentiellement un travail précaire et peuvent être appelés
au travail à tout moment ; s’ils refusent de répondre à
cet appel, cela sera noté dans leur évaluation annuelle. C’est
particulièrement difficile pour les femmes qui cherchent à concilier
travail et famille. « Par exemple, si tu as un enfant, il est malade,
tu manques le travail », nous a dit une travailleuse. Une femme remarquait qu’elle a toujours travaillé
en étant syndiquée, et qu’elle n’était pas prête
d’accepter ce genre d’attitude chez les gérants. On a déjà
essayé en 2002 d’organiser un syndicat, affilié à la
CSN (Confédération des syndicats nationaux), et cela s’est terminé
par un échec. Mais elle et une autre femme ne s’avouèrent pas
vaincues. Quand Wal-Mart a essayé son stratagème d’obliger l’équipe
de nettoyage à travailler enfermée à clé toute
la nuit, les travailleurs ont dénoncé cet abus illégal
et forcé la compagnie à céder. En décembre 2003,
il y a eu suffisamment d’employés qui signèrent des cartes
du TUAC pour exiger une nouvelle élection. La présidente du
local 503 Marie-Josée Lemieux a dit que le facteur qui a permis de
repousser le harcèlement de la compagnie a été l’existence
d’un comité des travailleurs à l’intérieur du magasin.
Ce qui a été décisif, déclara Dallaire à
Recto Verso (janvier-février 2004), c’est que «
nous avons deux femmes courageuses et déterminées sur le terrain
».
800 travailleurs du
Saguenay ont bloqué la route 175 dans le trajectoire Québec-Chicoutimi
pour protester contre les lois anti-syndicales du gouvernement Charest, le
11 décembre 2003. (Photo: Mishell Potvin) Un autre facteur vital a été la tradition
de luttes syndicales au Québec, et en particulier dans la région
du Saguenay-Lac St-Jean, une région industrielle de grandes scieries,
plantes hydroélectriques et d’usines de papier et d’alumineries. En
décembre dernier, quand le gouvernement du Parti Libéral de
Jean Charest se préparait à voter au parlement des lois antisyndicales,
des milliers de syndiqués ont convergé en pleine tempête
de neige sur l’Assemblée Nationale à Québec, entourant
l’édifice et lançant des balles de neige, des œufs et de la
peinture jaune. L’autoroute 175 vers Chicoutimi fut bloquée par une
manifestation de 800 personnes, et des camionneurs déversèrent
sur le pavé de gros tas de sable, bouclant effectivement la région.
Cela ne s’est terminé qu’à minuit quand la Sûreté
du Québec est intervenue pour arrêter 15 personnes, parmi elles
le responsable du FTQ, Jean-Marc Crevier. Deux jours après, plusieurs
milliers de travailleurs de Saguenay ont manifesté pour protester contre
la fermeture annoncée de la papetière Port-Alfred d’Abitibi-Consolidated
à La Baie (Saguenay). Le 1er mai dernier, la FTQ, la CSN et d’autres
fédérations syndicales ont convoqué une énorme
manifestation à Montréal qui rassembla entre 75 000 et 100 000
manifestants, la plus grande marche du 1er mai de l’histoire du Québec. En janvier dernier, la direction de la multinationale
d’aluminium Alcan avait annoncé au rassemblement de l’élite
capitaliste internationale à Davos en Suisse qu’elle allait fermer
la salle de cuve Söderburg de l’usine Arvida à Jonquière.
Au lieu de simplement accepter ce coup majeur, les 550 travailleurs de la
fonderie et les autres membres du syndicat, le SNEAA (Syndicat national des
employés d’Alcan à Arvida), affilié aux Travailleurs
canadiens de l’automobile), ont occupé l’usine, continuant de produire
pendant 19 jours jusqu’à ce que la Commission des relations du travail
du Québec statue que leur action était illégale. En constatant
que la compagnie veut utiliser l’énergie épargnée par
la fermeture de la cuve pour alimenter d’autres alumineries dans la région,
les travailleurs ont revendiqué la nationalisation des installations
hydroélectriques de l’Alcan à Saguenay-Lac-St.-Jean (L’aut’courriel,
11 février). L’occupation ouvrière de l’usine a provoqué
des ondes de choc à travers le Canada et a rencontré un large
soutien dans la région avec une manifestation de protestation de plus
de 5 000 personnes le 31 janvier. Mais l’action de la Commission devrait briser
toute illusion que les travailleurs pourraient obtenir justice d’une manière
ou d’une autre de la part des tribunaux et des gouvernements capitalistes.
Plus
de 5 000 personnes ont manifesté à Saguenay, le 31 janvier 2004,
en solidarité avec les travailleurs d’Alcan qui occupaient
l’usine pour faire face
aux menaces des patrons de fermer la salle de cuve. (Photo: Mishell Potvin) En dernière instance, la bataille pour syndiquer
Wal-Mart, d’un simple magasin dans les forêts boréales du Québec
à la chaîne multinationale au complet, nécessitera une
rude bataille de classe. Et comme Karl Marx et Friedrich Engels l’ont noté
il y a plus d’un siècle et demi, chaque lutte de classe sérieuse
est une lutte politique. Ce qui est nécessaire est une direction ouvrière
qui puisse résister aux tribunaux, aux policiers et aux partis et gouvernements
capitalistes qu’ils servent. Les dirigeants du UFCW/TUAC regardent vers le
Québec parce que les lois locales du travail y sont plus favorables
qu’aux États-Unis ou ailleurs au Canada, permettant un simple contrôle
des cartes syndicales (card check) au lieu d’un simulacre d’élection
pour décider de la représentation syndicale, dans laquelle les
patrons intimident librement les travailleurs avec des menaces et des pots-de-vin.
Mais le combat pour gagner le droit de se syndiquer ne sera pas remporté
en jouant selon les règles patronales.
Il
faut mobiliser la force de la classe ouvrière pour vaincre aux briseurs
de syndicats. Saguenay, le 31 janvier 2004.
Le taux de représentation syndicale du Québec
est de loin supérieur à celui du reste de l’Amérique
du Nord (42% des travailleurs et travailleuses, comparé à 13%
aux Etats-Unis). Cela n’a pas été obtenu en courbant l’échine
ou en basant la lutte sur ce qui est permis ou non par l’arsenal juridique
des patrons. Aujourd’hui, les syndicats québécois sont l’objet
d’une attaque frontale de Charest avec son plan pour la « réingénierie
de l’État » québécois. Dans Le Soleil
(3 décembre 2003) de Quebec, Normand Provencher demande si
Charest a l’intention d’installer “Un gouvernement Wal-Mart ? »:
« Et si la réingénierie de l'État, à l'heure du libre-échange et de la mondialisation, ne signifiait pas tout simplement l'approche Wal-Mart : créer beaucoup d’emplois, non syndiqués, avec les salaires et les avantages sociaux les plus bas possible. Est-ce cela qui attend les travailleurs québécois ? » Aujourd’hui, la FTQ, la CSN et les autres syndicats
ont approuvé des résolutions appelant à une « grève
générale » contre le gouvernement libéral de Charest
et ses lois anti-syndicales…quand la direction jugera le moment approprié.
Une vraie grève générale n’est pas une grande parade
mais une épreuve de force avec la bourgeoisie, une dure bataille pour
décider « qui est le maître chez nous »,
comme ce fut le cas de la tumultueuse grève générale
du Québec en 1972 dans laquelle Sept-Iles fut occupée par les
travailleurs. Mais la grève de 1972 s’est soldée par un échec
précisément à cause de l’absence d’une direction révolutionnaire. Les patrons de tout le Québec furent alarmés
par l’accréditation du syndicat de Wal-Mart. L’hebdomadaire patronal
Les Affaires (14 août) publie en manchette : « Le
Québec, paradis des syndicats ». Cet organe des employeurs se
plaint non seulement que le taux de syndicalisation est le plus haut du continent,
mais aussi que, alors qu’il chute ailleurs, au Québec il s’est accru
dans les dernières années. En même temps, l’article signale
que les supermarchés Métro (syndiqués par TUAC/UFCW)
« demandent une réduction des salaires pour rester concurrentiels
face à l’arrivée prochaine des Sam’s Club au Québec….
». En réalité, comme l’a souligné le professeur
d’histoire de l’Université de Montréal Jacques Rouillard , «
les syndicats sont sur la défensive » (cité dans un article
de fond paru dans Le Devoir (7-8 août), « Le syndicalisme
québécois dans des sables mouvants »). Rouillard,
l’auteur de Le syndicalisme québécois : deux siècles
d’histoire (Boréal, 2004), est pessimiste: « On attend toujours
un tournant pour que le mouvement syndical reprenne l’offensive, mais ça
ne se produit pas. Les gouvernements font toujours passer l’économique
avant le social. » Mais ce sont des gouvernements capitalistes qui
seront toujours du côté des patrons contre les travailleurs
! Les syndicalistes ont entouré l'Assemblée nationale du Québec en plein tempête de neige le 15 décembre 2003, pour protester contre les lois du gouvernement de Charest visées à briser les syndicats. (Photo: FTQ) Pour vaincre un géant comme Wal-Mart, les
travailleurs ne peuvent compter que sur leur propre puissance de classe. On
ne remportera pas la victoire en se fiant aux tribunaux, commissions de relations
de travail ou politiciens bourgeois, ni avec des appels régionalistes,
nationalistes et protectionnistes. Il faut avant tout mobiliser la force des
travailleurs dans le monde entier. La bataille pour la syndicalisation est
partie prenante de la lutte des classes au niveau international qui a vu
l’année dernière une manifestation de 250 000 personnes à
Montréal (et 3 000 à Chicoutimi) contre la guerre en Irak…
et aussi un exercice d’occupation de Sherbrooke par l’armée canadienne
(qui a placé le Québec tout entier sous la loi martiale en
1970). La guerre impérialiste contre l’Irak (et l’occupation d’Haïti
par les troupes impérialistes canadiennes) est intimement liée
à la guerre des patrons contre les travailleurs et travailleuses «
dans le propre pays ». Depuis plusieurs années, le Québec
est déchiré au sujet de son statut dans l’État canadien.
Les syndicats québécois sont liés au Parti Québécois
(PQ), un parti nationaliste capitaliste qui représente certaines couches
de la classe dirigeante locale qui aimeraient réaliser une meilleure
entente avec l’impérialisme américain en relâchant leurs
liens avec le reste du Canada, selon la formule « souveraineté-association
». Les Libéraux ont un appui solide auprès d’autres capitalistes
québécois qui aimeraient participer à l’exploitation
de la classe ouvrière à travers tout le Canada. L’Internationalist
Group et la Ligue pour la Quatrième Internationale appellent à
l’indépendance du Québec, mais en même temps nous luttons
pour le programme de l’internationalisme prolétarien contre les nationalistes
bourgeois, ainsi que contre les nationalistes petits-bourgeois comme l’Union
des Forces Progressistes (UFP), SPQLibre et Option Citoyenne qui sont en orbite
autour du PQ. Périodiquement, lors de l’ouverture des magasins
de Wal-Mart ou des restaurants de McDonald’s, il y a eu des appels en faveur
de boycotts de consommateurs, généralement avec des relents
protectionnistes/nationalistes, comme c’est le cas de la campagne des libéraux
altermondialistes d’Alternatives pour « boycotter des produits américains
». Les campagnes de cette nature prennent pour cibles les employés
de Wal-Mart mis ensemble avec les patrons, tout en divisant les travailleurs
selon des lignes nationales. Mais les patrons québécois ne sont
pas mieux que leurs confrères canadiens anglophones ou US. Le conglomérat
Quebecor World, dont le chef est Pierre Karl Péladeau, est le plus
grand imprimeur de périodiques du monde, dont la revue Time
ou le catalogue de lingerie Victoria’s Secret. Péladeau,
ancien maoïste (il était membre de En Lutte!), non seulement a
brisé la grève de Vidéotron (compagnie qu’il avait achetée
avec l’argent du gouvernement péquiste), mais il est aussi inculpé
de cassage de syndicats et de discrimination raciste par des travailleuses
noires des imprimeries de Quebecor World à Memphis, Tennessee et Mississippi
dans le Sud des États-Unis. La lutte de Wal-Mart et Arvida à Jonquière,
tout comme les luttes de dizaines de milliers de militants ouvriers québécois,
exigent l’évincement des dirigeants procapitalistes qui enchaînent
les syndicats aux patrons et à leurs partis. Aux Etats-Unis aussi,
la bataille contre la « walmartisation » devra s’engager sur le
plan politique. Le vice-président républicain Dick Cheney louange
Wal-Mart pour être un joyau de la politique économique de l’administration
Bush, tandis que le candidat présidentiel démocrate John Kerry
critique pieusement la compagnie pour son échec à fournir des
prestations sociales. Les démocrates ne sont cependant pas une solution
: il ne faudrait pas oublier que Hillary Rodham Clinton fut une avocate de
Wal-Mart et pendant six ans membre du conseil d’administration de l’entreprise. Du Québec aux États-Unis, la lutte
contre la guerre impérialiste « à l’extérieur »
et la guerre capitaliste contre la classe ouvrière, les minorités,
les immigrants et immigrantes et les pauvres « à l’intérieur
» exige de forger un parti ouvrier de lutte de classe qui combatte pour
un gouvernement ouvrier et la révolution socialiste internationale.
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Internationale ou ses sections, envoyez un courrier electronique à:
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