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avril
1998
de la Ligue pour la Quatrième Internationale Reforgeons la Quatrième Internationale ! La
déclaration suivante, annonçant
la fondation de la Ligue pour la Quatrième Internationale, a
été adoptée le 6
avril 1998. En 1848, au déclenchement de
la révolution en France, en Allemagne et dans
la plus grande partie du Vieux continent, le Manifeste du
Parti communiste proclamait : « Un spectre hante
l’Europe : le spectre du communisme ». Soixante-dix ans plus
tard, en plein
carnage de la première guerre impérialiste mondiale, les
Bolcheviks sous la
direction de V.I. Lénine et Léon Trotsky ont
dirigé une insurrection ouvrière
qui a pris le pouvoir en Russie. Les soviets (conseils) ouvriers ont
proclamé
le but de l’établissement de « l’organisation socialiste
de la société et la
victoire du socialisme dans tous les pays ». Confronté
à l’invasion de 14
armées impérialistes, le pouvoir soviétique a
triomphé dans la Guerre civile
qui a suivi grâce à l’Armée rouge, organisée
par Léon Trotsky. Le cri de guerre
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » a
été cristallisé par la
constitution de l’Internationale Communiste. Pour les ouvriers de
l’Occident
capitaliste, pour les esclaves coloniaux de l’impérialisme,
l’Octobre rouge a
montré la voie à leur propre libération. Mais la défaite de la vague
des luttes révolutionnaires de l’après-Première
Guerre mondiale en Europe, avec l’isolement et la pauvreté de
l’Etat ouvrier soviétique,
a conduit à la naissance d’une bureaucratie nationaliste
conservatrice sous
Staline, qui a usurpé le pouvoir politique en 1923-24. Sous le
mot d’ordre
anti-marxiste de construction du « socialisme dans un seul pays
», cette couche
privilégiée a cherché un modus vivendi
avec l’impérialisme. Cela signifiait le sabotage des
révolutions à l’extérieur
au nom du « front populaire » avec la bourgeoisie, au
moment où ils écrasaient
la démocratie ouvrière en Union soviétique, en
assassinant les communistes
authentiques de l’Opposition de gauche et tout ce qui restait de la
direction
bolchevique de 1917. Comme le soutenait Léon Trotsky, la
défense des acquis
d’Octobre nécessitait une révolution politique
prolétarienne pour chasser la
bureaucratie parasitaire, en même temps qu’une révolution
socialiste dans
l’Occident capitaliste. Autrement, les trahisons staliniennes
prépareraient la
voie à la contre-révolution capitaliste en Union
soviétique même. Sept décennies de pression
impérialiste incessante conjuguée aux
contradictions internes des régimes staliniens instables ont
finalement pris le
dessus. En 1989-92, une vague de contre-révolutions a
détruit l’Etat ouvrier
soviétique bureaucratiquement
dégénéré et les Etats ouvriers
déformés d’Europe
de l’Est, et a restauré le règne du capitalisme dans la
région. La bourgeoisie
impérialiste a proclamé triomphalement que cette
défaite historique de la
classe ouvrière mondiale signifiait la « mort du
communisme ». L’impérialisme
US a déclaré un « Nouvel ordre mondial », en
massacrant plus de 100 000
Irakiens dans la Guerre du Golfe. Mais le triomphalisme bourgeois a
été de
courte durée. L’offensive capitaliste pour faire des coupes
sombres sur les
salaires et les programmes sociaux jugés inutiles maintenant que
le « péril
rouge » avait disparu, a rencontré des explosions de
résistance ouvrière en
France, en Italie, en Corée du Sud et ailleurs. Des luttes
paysannes ont éclaté
au Mexique et au Brésil. Dans toute une série de pays,
des régimes de front populaire
ont été installés pour imposer une
austérité brutale là où les gouvernements
de
droite avaient échoué. Ainsi, même
après avoir proclamé que le communisme
est mort, la bourgeoisie est toujours hantée par son spectre.
Aujourd’hui, 150
après la publication du Manifeste du
Parti communiste, une propagande soutenue a été
lancée en France avec le Livre noir du communisme,
qui accuse de
manière horrible les Bolcheviks de Lénine d’avoir commis
plus de crimes que les
Nazis d’Hitler. Leur but est de présenter la lutte pour la
révolution socialiste
comme étant criminelle. Mais ils ne vont pas réussir.
C’est le stalinisme,
cette antithèse même de l’internationalisme
léniniste, qui est mort, alors que
le capitalisme continue de produire des communistes potentiels à
travers le
monde avec la brutalité de son exploitation et de son
oppression. Ce qui est
nécessaire, c’est l’intervention du parti révolutionnaire
du prolétariat international.
La tâche centrale est de construire ce parti. Aujourd’hui, nous
annonçons
la constitution de la
Ligue pour la Quatrième Internationale, à travers la
fusion de la Liga
Quarta-Internacionalista do Brasil, l’Internationalist Group au
Etats-Unis et
au Mexique et la Fraction Révolution Permanente en France. Comme
l’a déclaré la
FRP dans sa déclaration publique du 3 février 1998 :
« Le communisme vit, dans les luttes des
ouvriers et des opprimés et
dans le programme trotskyste - Reforgeons
la Quatrième Internationale ! » La tâche de la
Ligue pour la Quatrième Internationale
est de consolider le noyau qui reforge le parti mondial de la
révolution socialiste
sur le programme communiste de Marx, Engels, Lénine et
Trotsky. L’expérience
historique au
cours du siècle dernier
a montré que la question de la direction révolutionnaire
est clé dans la
victoire et dans la défaite des ouvriers et des opprimés.
En août 1914, les
partis principaux de la Deuxième Internationale, rongés
par le parlementarisme
et l’aristocratie ouvrière, se sont alignés
derrière « leurs propres »
bourgeoisies dans la Première Guerre mondiale. Le soutien des
sociaux-démocrates au capitalisme signifiait
l’étranglement de la Révolution
allemande de 1918-19, l’exécution des dirigeants communistes
Karl Liebknecht et
Rosa Luxemburg et la participation à la croisade
anti-bolchevique des
impérialistes. Comme la social-démocratie
avait agit comme le chien de garde du
capitalisme, dans toute l’Europe les ouvriers ont marché
derrière la bannière
de la Troisième Internationale. D’un pays à l’autre, les
ouvriers ont cherché à
faire la révolution, mais ils étaient incapables de
vaincre en l’absence de
partis communistes testés. Lors de ses quatre premiers
congrès (1919-1922),
l’Internationale Communiste sous la direction de Lénine et
Trotsky a codifié
les leçons de la Révolution russe et des luttes
ouvrières internationales à
l’époque impérialiste, laissant un héritage
indispensable pour les
révolutionnaires, dont nous nous revendiquons aujourd’hui. Mais
la
bureaucratisation croissante de l’Etat soviétique a eu des
effets dévastateurs
sur l’Internationale. En luttant contre la politique de
Staline qui subordonnait le prolétariat
chinois aux nationalistes bourgeois, et qui conduisit à la
défaite sanglante de
la Révolution chinoise de 1925-1927, Trotsky a
généralisé la théorie et le
programme de la révolution permanente. Développée
au départ à la veille de la
Révolution de 1905 en Russie, et confirmée par la
Révolution d’Octobre 1917,
elle signifie que dans les pays capitalistes à
développement retardataire, les
tâches non résolues de la révolution
démocratique-bourgeoise ne peuvent être
accomplies que sous la dictature du prolétariat, appuyé
par la paysannerie, à
travers la révolution socialiste qui doit être
étendue aux centres du
capitalisme mondial. Après dix ans de lutte
contre la dégénérescence du Comintern, Léon
Trotsky
et l’Opposition de Gauche exclue ont déclaré la
nécessité d’une nouvelle
internationale révolutionnaire après que les staliniens
et les
sociaux-démocrates aient permis à Hitler d’arriver au
pouvoir en 1933. Face à
cette catastrophe historique, deux ans plus tard, le Comintern
stalinisé est
passé définitivement au réformisme, s’alliant
ouvertement à la bourgeoisie au
sein des « fronts populaires ». Sous prétexte de
lutter contre le fascisme, il
a défendu les intérêts du capital financier. Quand le prolétariat s’est
soulevé dans une lutte révolutionnaire en
Espagne et dans des grèves de masse en France, les staliniens et
les
sociaux-démocrates se sont unis pour les étrangler avec
le nœud coulant du
front populaire, ouvrant la voie à des dictatures
réactionnaires sanglantes. A
travers de telles alliances de collaboration de classes, les staliniens
ont
saboté des opportunités révolutionnaires en Inde,
en Italie, en Grèce et en
France pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. Au
cours des décennies qui
ont suivi, le front populaire a causé des défaites
terribles pour les ouvriers
et les opprimés : au Brésil en 1964, en Indonésie
en 1965, au Chili en 1973 et
ailleurs. Réagissant au passage du
Comintern dans le camp de la bourgeoisie, les
bolcheviks-léninistes authentiques, dirigés par Trotsky,
ont fondé la Quatrième
Internationale en 1938. Le programme de fondation de la
Quatrième
Internationale (le Programme de transition) déclarait :
« Les ‘Fronts
populaires’ d’une part, le fascisme de l’autre, sont les
dernières ressources
politiques de l’impérialisme dans la lutte contre la
révolution prolétarienne.
» Quand la deuxième guerre
impérialiste mondiale a éclaté, la
Quatrième
Internationale est restée à son poste luttant pour la
défense inconditionnelle
de l’URSS contre les attaques impérialistes et pour le
renversement révolutionnaire
par le prolétariat de la bureaucratie stalinienne qui
était un danger mortel
pour l’Etat ouvrier. Les trotskystes ont défendu les acquis qui
restaient
d’Octobre en tant que partie prenante de leur lutte pour la
révolution
socialiste mondiale, en disant que « ceux qui ne peuvent pas
défendre les
anciennes positions n’en prendront jamais de nouvelles ». A la suite de la Deuxième
Guerre mondiale, durant laquelle la direction et
les membres trotskystes en Europe ont été
décimés par la répression nazie et
stalinienne, beaucoup de partisans de la Quatrième
Internationale étaient
affectés par la poussée des partis staliniens et
désorientés par l’apparition
des Etats ouvriers bureaucratiquement déformés en Europe
de l’Est et en Chine.
Dès que la Guerre froide anti-soviétique s’est
intensifiée, un courant
révisionniste est apparu quand le secrétaire de la IV,
Michel Pablo, a soutenu
que le stalinisme, sous la pression de l’impérialisme, pourrait
avoir une
politique approximativement révolutionnaire. Le liquidationisme
pabliste, qui
niait la nécessité d’une avant-garde
léniniste-trotskyste, a mené à la
destruction de la Quatrième Internationale en 1951-53. La lutte contre le
révisionnisme a été une constante dans le
mouvement
marxiste, du moment que les pressions de la société
bourgeoise pèsent sur
l’avant-garde. Désespérés de la capacité
révolutionnaire du prolétariat, les
pablistes au début ont couru après Tito et les PC
européens à la fin des années
1940 et dans les années 1950. Sous Ernest Mandel, ces
opportunistes qui se sont
réclamés frauduleusement du trotskysme ont changé
constamment l’objet de leur
enthousiasme, de Castro et Mao dans les années 1960 aux
sandinistes, Solidarnosc
en Pologne et la social-démocratie de Guerre froide dans les
années 1980. A
cause des ravages causées par le pablisme, aujourd’hui les
trotskystes doivent
lutter pour reforger la Quatrième
Internationale, parti mondial léniniste et
centraliste-démocratique de la
révolution socialiste. La Ligue pour la Quatrième
Internationale se réclame de Trotsky et de James
P. Cannon, le fondateur du trotskysme nord-américain, dans la
lutte contre
l’opposition petite-bourgeoise dirigée par Shachtman qui a
abandonné la défense
militaire inconditionnelle de l’URSS en 1939-40 ; et de la lutte contre
le
révisionnisme pabliste qui a été engagée
(bien que tardivement et
partiellement) dans les années 1950. Comme le disait Cannon dans
la lutte
contre le pablisme en 1953 : « Si notre rupture avec le pablisme, comme nous le voyons clairement maintenant, se ramène à un point auquel se ramène tout le reste, c’est celui-là même : la question du parti [...]. L’essence du révisionnisme pabliste c’est le rejet de cette partie du trotskysme qui est aujourd’hui sa partie la plus vitale - la conception de la crise de l’humanité comme la crise de la direction du mouvement ouvrier, résumée dans la question du parti. » – « Lutte fractionnelle et direction du parti » (novembre 1953), dans Bulletin du Comité international de la IVème Internationale, édition française n°3, 28 mai 1954 Un parti révolutionnaire
doit être construit dans la meilleure tradition du
cannonisme, qui a été poursuivie par la
Révolutionary Tendency du SWP dans les
années 1960, quand elle s’est opposée à
l’engouement du SWP pour le castrisme
et les directions libérale et nationaliste noires d’alors, et
à la
réunification du SWP avec Pablo/Mandel. La RT a étendu le
marxisme avec son
analyse sur l’Etat ouvrier déformé cubain. La RT, et
ensuite la Spartacist
League et la Tendance spartaciste internationale, qui est devenue Ligue
communiste internationale (quatrième-internationaliste) en 1989,
a représenté
la continuité politique du trotskysme authentique. La
perspective de
l’intégrationisme révolutionnaire aux Etats-Unis est
d’une importance capitale
- pour la libération des Noirs à travers la
révolution socialiste - avancée par
Richard Fraser et développée ultérieurement par la
tendance spartaciste. Cette
méthodologie est aussi cruciale au Brésil. La tendance spartaciste a
lutté d’une manière unique pour une opposition
prolétarienne contre toutes formes de fronts populaires de
collaboration de
classes. Ceci l’a conduit à avoir des conflits durs avec les
centristes qui cherchent
« à pouvoir continuer en pratique à mener leurs
petites affaires » à l’ombre du
front populaire (comme disait Trotsky dans les années 1930), du
Sri-Lanka au
Chili, la France et le Portugal dans les années 1970, aussi bien
que dans le
mouvement « anti-guerre » du Vietnam au Etats-Unis, et au
Salvador et le
Mexique dans les années 1980 et 1990. Quand la Deuxième Guerre
froide s’est réchauffée, la TSI a déclaré
« Salut
à l’Armée rouge en Afghanistan ! » au moment
où les centristes avaient rejoint
la croisade anti-soviétique des « droits de l’Homme
», cette couverture
idéologique pour le financement impérialiste des
armées des réactionnaires
islamistes le long de la frontière sud de l’URSS. Quand les
pseudo-trotskystes
ont déclaré leur « solidarité avec
Solidarité » (et donc avec les réactionnaires
anti-communistes Reagan, Thatcher et Wojtyla), les spartacistes ont
déclaré : «
Halte à la contre-révolution de Solidarité !
» Quand les régimes staliniens se
sont écroulés, la LCI était à son poste,
luttant pour la révolution politique
prolétarienne en défendant les Etats ouvriers
bureaucratiquement
dégénéré/déformés contre la
restauration capitaliste. Ceci comprenait la
mobilisation de toutes ses ressources pour intervenir avec le programme
trotskyste en Allemagne de l’Est (RDA), et son travail en Union
soviétique. Cependant un processus de
dégénérescence centriste a pris place dans la
Ligue communiste internationale depuis les contre-révolutions
est-européennes
de 1989-92. En tirant des conclusions défaitistes de cette
défaite historique
mondiale du prolétariat international, la LCI a adopté de
plus en plus une
politique abstentionniste de retrait de la lutte des classes. Ceci a
mené à une
trahison au Brésil en 1996. En cherchant à justifier un
tel opportunisme, la
LCI a recouru à une série de révisions de parties
fondamentales du programme
trotskyste. Les trois organisations qui se sont unies en formant la
Ligue pour
la Quatrième Internationale ont une expérience commune
dans la lutte contre ce
processus de dégénérescence de la LCI. __________________________ Dans sa déclaration de
fondation (août 1996), l’Internationalist Group a
déclaré : « La thèse centrale du Programme
de transition de 1938 de la IVe
Internationale garde pleinement sa validité aujourd’hui : ‘La
crise historique de
l’humanité se réduit à la crise de la direction
révolutionnaire. [...] la crise
de la direction du prolétariat, qui est devenue la crise de la
civilisation
humaine, ne peut être résolue que par la IVe
Internationale’ ». Pablo s’était
opposé à cette idée fondamentale qui est
rejetée aujourd’hui par une foule de
pseudo-trotskystes, y compris par la LCI, qui avait dirigé
auparavant la lutte
pour le trotskysme authentique contre le pablisme. Aujourd’hui, la LCI
considère la déclaration de la Quatrième
Internationale,
dont l’IG soutient pleinement la validité aujourd’hui (et qui a
été sans cesse
endossée par la LCI dans le passé), comme étant
« insuffisante » et donc
n’étant plus valide, à cause de ce qu’elle appelle
« une régression historique
», « qualitative » ou « profonde »,
« dans la conscience politique du mouvement
ouvrier et de la gauche au niveau international ». La
signification de cette
thèse révisionniste est que la crise n’est plus celle de
la direction mais de
la classe ouvrière elle-même. Comme l’a souligné
Trotsky dans les Leçons d’Octobre (1924) :
« Toutes les
nuances de l’opportunisme se fondent en dernière analyse dans
une appréciation
irrationnelle des forces révolutionnaires et des
possibilités du prolétariat. » L’Internationalist Group/Grupo
Internacionalista a été créé par des cadres
dirigeants de longue date de la
Ligue communiste internationale, venant de la Spartacist League/US et
le Grupo
Espartaquista de México. Ils avaient été
purgés quelques mois auparavant quand
la LCI se préparait à rompre les relations fraternelles
avec la Liga
Quarta-Internacionalista do Brasil et à fuir une bataille de
classe clé pour
l’indépendance du mouvement ouvrier par rapport à l’Etat
bourgeois. En octobre
1996, de jeunes camarades ont été exclus du GEM
après avoir dénoncé les
exclusions précédentes et la trahison de la direction de
la LCI au
Brésil. La désertion de la direction
de la LCI d’une bataille, qu’elle avait
encouragée auparavant, pour chasser les flics des syndicats au
Brésil, était un
tournant abrupt à droite pour l’organisation qui avait
représenté la continuité
du trotskysme révolutionnaire pendant plus de trois
décennies. La déclaration
de fondation de l’Internationalist Group déclarait : « La direction actuelle de la LCI a montré [...] qu’elle est incapable de poursuivre une politique révolutionnaire cohérente, et encore moins de diriger une révolution prolétarienne [...]. « L’IG lutte pour consolider le noyau du parti révolutionnaire qui doit être construit comme la direction de la classe ouvrière. Il doit être un parti de révolutionnaires professionnels, tel que défini par Lénine dans Que faire ?, qui cherche à faire fusionner les éléments les plus avancés de la classe ouvrière avec des intellectuels déclassés [...]. « L’IG doit lier la lutte théorique pour défendre et approfondir le programme marxiste à la lutte pour offrir une direction proportionnelle à ses capacités réelles, cherchant à ‘aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste’ (le Programme de transition). » – The Internationalist n° 1, janvier-fevrier 1997 La Liga Quarta-Internacionalista do
Brasil était fondée en avril 1996 par
le groupe Luta Metalurgica. LM a été constituée
à la fin des années 1980 par
des militants qui avaient joué un rôle dirigeant dans les
violentes grèves de
masse illégales des ouvriers de la sidérurgie contre la
dictature militaire
brésilienne. Après que la direction réformiste de
Lula du Parti des
travailleurs (PT) les a purgés pour leur opposition au Frente
Brasil Popular,
ils ont été recrutés au groupe centriste de Causa
Operária, en pensant que C.O.
représentait une opposition trotskyste au front populaire. Au
sein de C.O., LM s’est
opposée au refus de la direction de lutter contre l’oppression
des Noirs et des
femmes. En 1994, LM a rompu avec Causa
Operária sur l’appel de C.O. à voter pour
Lula, le candidat à la présidence du Frente Brasil
Popular, et a engagé des
discussions avec la LCI. Ceci a conduit à l’établissement
des relations
fraternelles sur la base de points programmatiques clés,
comprenant
l’opposition prolétarienne au vote pour tout candidat de tout
front populaire ;
la défense du programme trotskyste sur les Etats ouvriers
dégénéré et déformés
; que le parti d’avant-garde léniniste du prolétariat
doit un être un « tribun
populaire », mobilisant la classe ouvrière contre
l’oppression des Noirs et des
femmes, qui est une partie stratégique du programme de la
révolution permanente
au Brésil; et la lutte pour reforger la Quatrième
Internationale. Une brochure
de LM en 1994, intitulée « Pour un regroupement
révolutionnaire »,
déclarait : « La classe ouvrière ne peut être unie dans la lutte révolutionnaire que s’il y a une lutte active contre les oppressions spécifiques et contre les préjugés bourgeois qui divisent les ouvriers et empoisonnent leur conscience. La classe ouvrière (Blancs, Noirs, Métisses, de tous les groupes ethniques) doit être mobilisée dans l’action contre les massacres des enfants des rues et contre l’assassinat des militants, pour l’auto-défense ouvrière, contre l’oppression des homosexuels et le massacre des Indiens ». Au cours de la dure bataille
qu’elle a menée en 1996 sur la question
centrale de l’Etat, Luta Metalúrgica a changé son nom en
Liga
Quarta-Internacionalista do Brasil. L’article qui présentait le
premier numéro
du journal de la LQB, Vanguarda Operária,
commençait ainsi : « Se référant aux
tâches de la révolution prolétarienne,
Trotsky écrivait : ‘La solution victorieuse de toutes ces
tâches exige trois
conditions: un parti, encore un parti et toujours un parti.’ » La
LQB a
accompli une série de pas en avant dans sa transformation en
noyau d’un tel
parti, y compris par la publication d’un journal, l’extension vers un
centre
urbain important et en entreprenant le recrutement des jeunes. En réaction à la
campagne pour chasser les flics du syndicat des employés
municipaux de la ville sidérurgique de Volta Redonda, la police,
les tribunaux
et le gouvernement Front populaire de la ville ont lancé des
attaques brutales
contre la LQB. C’était un test important. Alors que la LCI a fui
la bataille,
prétextant des « risques inacceptables pour l’avant-garde
», la LQB a tenu et a
lutté courageusement. Quand les ouvriers ont voté
l’expulsion des flics, les
tribunaux ont été introduits pour installer des
marionnettes pro-police contre
les membres du syndicat. La répression contre les
ouvriers trotskystes au Brésil continue alors que
les tribunaux ont cherché à supprimer leur propagande -
en ordonnant la «
perquisition et la saisie » d’un tract du Comité lutte de
classe (CLC), initié
par la LQB - et ont lancé des poursuites judiciaires criminelles
contre eux.
Pendant plus d’une année et demi, la direction de la LCI a
mené une campagne de
diffamations et de calomnies contre la LQB et l’IG, en ramassant et
diffusant
un mensonge après l’autre des porte-parole des patrons de
l’acier, des
provocateurs pro-flics et le front populaire, qui avaient
manigancé la persécution
d’Etat des trotskystes brésiliens. L’IG/LQB ont
réfuté toutes ces distorsions
mensongères et ces inventions de toutes pièces avec des
preuves documentées. En
même temps, nous avons signalé la ligne politique
abstentionniste et le cours
centriste qu’il y a derrière le recours des dirigeants de la LCI
aux méthodes
bureaucratiques des mensonges et des exclusions. A l’intérieur de la LCI, la
voie des zigzags suivie par le Secrétariat
international (SI) a produit une crise générale dans
l’organisation. Un grand
nombre de dirigeants de sections nationales ont quitté par
démoralisation
tandis que la direction de la LCI a caractérisé la
plupart de ses sections
comme étant centristes ou atteintes par le centrisme. Cependant,
certains n’ont
pas accepté le cours destructeur de la direction. En voyant
comment le SI a
falsifié ses propres actions et histoire dans les batailles sur
l’Allemagne, le
Mexique et le Brésil, et se basant sur leur propre
expérience de cette
direction de plus en plus inconstante, des camarades dirigeants de la
Ligue
trotskyste de France ont constitué une opposition à la
politique centriste du
SI. Après avoir lutté
contre l’abandon par la direction de la LCI de la
perspective « iskriste » pour consolider un noyau
trotskyste de militants maghrébins
en exil, et contre le refus du SI de produire de la propagande avec un
programme
transitoire de lutte dans la grève des routiers, la
première grève importante
affrontée par le gouvernement de front populaire en France,
à la mi-décembre
1997, ces camarades ont déclaré la Fraction
Révolution Permanente. La «
Déclaration de fraction » de la FRP a
disséqué la crise de la LCI en analysant
ses origines et a déclaré sa solidarité politique
avec l’IG. Dans ce documents et dans d’autres,
la FRP a rejeté la prétention de la LCI
comme quoi les staliniens auraient dirigé l’annexion capitaliste
de l’Etat
ouvrier déformé est-allemand (et non pas la bourgeoisie
impérialiste avec ses
lieutenants ouvriers sociaux-démocrates comme le disait la LCI
à l’époque) ; la
révélation soudaine de la LCI (contredisant sa politique
de la dernière
décennie) qu’il n’y avait soi-disant pas de front populaire
cardeniste au
Mexique, au moment même où Cuauhtémoc
Cárdenas était élu gouverneur de la ville
de Mexico ; et l’insistance de la LCI que pour que la révolution
permanente
s’applique il faut qu’il y ait des « vestiges féodaux
» au Mexique et en
Amérique latine. La FRP a montré que sur le Brésil
et le Maghreb, la LCI était
en train d’abandonner la lutte pour forger des noyaux communistes dans
les pays
semi-coloniaux - une négation de la révolution permanente
et un symptôme classique
de la dégénérescence centriste vers la
social-démocratie de gauche. La direction de la LCI a
répondu par de viles tentatives d’intimidations et
de harcèlements chauvins, alors qu’elle refusait de
répondre aux arguments
politiques de la minorité - à l’exception d’un seul. La
tentative de la LCI
pendant une année d’accuser l’IG d’abandon de la
révolution permanente,
falsifiait la position de Trotsky de manière si flagrante que la
direction
devait abandonner son argumentation (empruntée aux staliniens)
comme quoi les
conditions sociales « semi-féodales » dominaient
dans la campagne
latino-américaine. Afin de consolider ses propres membres, la
LCI a intensifié
sa campagne dégoûtante de diffamations contre les
camarades brésiliens au point
de chercher à saboter les efforts d’une campagne de
défense internationale, au
moment où ces ouvriers trotskystes, à majorité
noire, affrontent une répression
d’Etat renouvelée. Quand tout cela n’a pas
réussi à avoir l’effet désiré, la FRP a
été exclue
sommairement à quelques jours de la troisième
conférence internationale de la
LCI. Alors que la direction de la LCI a cherché à
s’assurer de la paix interne
en purgeant les révolutionnaires et en se murant pour
éviter la lutte des
classes, la défiant la FRP a publié une
déclaration (« Le communisme vit », 3
février 1998) qui disait : « C’est à travers cette lutte pour le programme révolutionnaire que les communistes apportent la conscience de leurs tâches historiques aux éléments les plus avancés de la classe ouvrière et des opprimés, pour forger un parti trotskyste aguerri, et non pas à travers la ‘commentarite’ passive et la propagande abstraite qui est de plus en plus le refrain de la direction de la LCI. « Ces révisions et ‘correctifs’ en série - sur la révolution permanente, sur la nature de la bureaucratie stalinienne, sur le front populaire - ne pouvaient tenir sans leur donner une base théorique révisionniste élaborée. Ainsi, toutes les incantations récentes dans la LCI sur les effets de cette période prétendument accompagnée d’’une régression historique de la conscience politique du mouvement ouvrier’ sont allées de pair avec une liquidation et une remise en cause du rôle du parti et de la direction révolutionnaire ». ________________________ Un fait frappant dans la
dégénérescence de la LCI, dès qu’elle s’est
éloignée du trotskysme vers le centrisme de gauche, a
été la façon avec
laquelle elle a commencé à répéter
plusieurs des arguments longtemps utilisés
par les différents prétendants centristes, et même
réformistes, au trotskysme ;
quelques-uns des mêmes arguments contre lesquels la LCI avait
polémiqué dans le
passé. En constituant la Ligue pour la
Quatrième Internationale, nous rejetons les
prétentions de tous les groupements opportunistes qui
prétendent être la
Quatrième Internationale, ou de représenter la
continuité du trotskysme, alors
qu’ils trahissent chaque point du programme marxiste et
léniniste pour lequel
s’est battu Trotsky. La plus grande de ces organisations
est le Secrétariat unifié (SU) de feu
Ernest Mandel, qui a regroupé les pablistes européens et
le SWP américain en
1963 sur le programme de soutien aux guérillas
petite-bourgeoises à Cuba et en
Algérie. A chaque moment critique, le SU s’est fracturé
le long de ses
multiples positions pourries. Possédant de manière
caractéristique plusieurs
groupes dans un même pays, au Portugal en 1975-76, les sections
rivales du SU
se sont retrouvées littéralement des deux
côtés de la barricade, l’une derrière
les officiers de l’armée au discours de gauche et l’autre
derrière les sociaux-démocrates
financés par la CIA. S’étant nichés
profondément dans la social-démocratie de Guerre froide
dans
les années 1980, le masque est tombé maintenant que les
plus grandes composantes
du SU sont devenues des réformistes sociaux-démocrates.
En poussant la
politique suiviste du pablisme à sa conclusion liquidationiste,
le SU se
prépare à se liquider. La plus grande section qui lui
reste, la LCR française,
est en train d’essayer d’enlever les termes « communiste »
et « révolutionnaire
» de son sigle, dans une course désespérée
pour rejoindre le gouvernement de
front populaire de la « majorité plurielle » du
social-démocrate Jospin. Plusieurs des grands groupements
qui prétendent être trotskystes ont adopté
des noms qui suggèrent un retour à l’Association
internationale des
travailleurs de 1864-71 (la Première Internationale). C’est le
cas du « Comité
de liaison pour une internationale ouvrière » du PT (Parti
des travailleurs)
français de Pierre Lambert ; le « Comité pour une
internationale ouvrière »,
dirigé par le Socialist Party de Peter Taaffe en Grande-Bretagne
(ex-tendance
Militant Labour) ; et la Ligue internationale des travailleurs des
disciples de
feu Nahuel Moreno, basée en Amérique latine. Alors qu’ils
revêtent l’apparence
d’une parodie amorphe de la Première Internationale, ils
essaient vraiment de «
surmonter la division du mouvement ouvrier » qui a
résulté de la fondation de
la Troisième Internationale (Communiste) en revenant à la
politique de la
Deuxième Internationale social-démocrate. Ces groupes ont tous en commun la
vision qu’avec l’effondrement du régime
stalinien d’Union soviétique, le trotskysme est
périmé. Ceci est partagé par le
groupe national-réformiste Lutte Ouvrière en France, qui
est souvent identifiée
dans la presse au trotskysme bien qu’elle ne prétend nullement
lutter pour une
internationale trotskyste et que sa vraie politique c’est le
crétinisme parlementaire
couvert d’un ouvriérisme social-démocrate. Le goupe
britannique Workers Power
et ses satellites groupés dans la Ligue pour une internationale
communiste
révolutionnaire sont revenus récemment à leurs
origines « capitalistes d’Etat »
: après avoir prétendu pendant une décennie et
demi de soutenir la
caractérisation trotskyste des Etats ouvriers
déformés, WP déclare maintenant
que l’Etat bourgeois n’a jamais été remplacé en
Europe de l’Est. Derrière la pléthore
de sigles et parfois les élaborations théoriques
bizarres de ces groupes, le fait frappant est que tous
ont déclaré leur « solidarité avec
Solidarité » dans les
années 1980 quand Ronald Reagan et le pape anti-communiste du
Vatican
finançaient et conseillaient ces nationalistes polonais
contre-révolutionnaires. Presque tous ont soutenu Boris Eltsine,
l’homme de Washington
à la Maison Blanche russe, dans son contrecoup d’Etat
contre-révolutionnaire en
août 1991. Certains d’entre eux, comme Workers Power, ont
même appelé le
gouvernement de l’impérialisme britannique de Margaret Thatcher
à armer les
nationalistes fascisants anti-soviétiques dans les pays baltes.
Aucun d’entre
eux n’a lutté contre la réunification capitaliste de
l’Allemagne en 1989-90. Aujourd’hui, le Secrétariat
unifié prétend que le capitalisme n’a pas
été restauré en Union soviétique et
en Europe de l’Est pour cacher le fait qu’ils ont salué Eltsine.
Workers Power
prétend que l’Etat capitaliste n’a jamais été
aboli en Europe de l’Est, pour
cacher le fait qu’ils se sont rangés du côté de
Solidarnosc. Il est grotesque
pour tous ces poseurs d’avoir la moindre prétention de
représenter la politique
de Trotsky, qui a écrit que face à la
contre-révolution, « Sur les révolutionnaires
internationalistes ne doit pas tomber la moindre parcelle de
responsabilité. A
l’heure du danger mortel, il doit rester sur la dernière
barricade ». Ces
faussaires anti-communistes se sont retrouvés sur la
première barricade de la contre-révolution.
Aujourd’hui, les leçons de
la lutte contre la contre-révolution en Union
soviétique et en Europe de l’Est sont cruciales dans la lutte
pour la défense
des Etats ouvriers qui restent (Chine, Cuba, Corée du Nord et
Vietnam) et pour
la révolution politique prolétarienne pour chasser les
bureaucraties
staliniennes qui sont en train de nourrir et de paver la voie à
l’offensive de
la contre-révolution capitaliste. Face aux dangers de
restauration capitaliste
qui menacent, la construction de partis trotskystes est indispensable
afin de
mobiliser les travailleurs, en particulier le puissant
prolétariat chinois,
pour ce programme et étendre la révolution socialiste aux
pays capitalistes. Pendant des années, des
groupes provenant du « Comité international » de
Gerry Healy, aussi bien que d’autres tendances, ont prétendu
« reconstruire »
la Quatrième Internationale. Ils signifiaient par là
former des blocs
opportunistes qui explosent au premier test de la lutte de classe, si
ce n’est
pas avant. A la suite de l’implosion du CI frauduleux et
anti-soviétique de
Healy en 1985, au milieu de révélations sur des
financements généreux de la
part de dirigeants bourgeois du Proche-Orient, ses différents
fragments ont
presque tous disparu. Le WRP britannique de Cliff Slaughter a
fermé boutique en
1996, appelant à un nouveau parti socialiste qui ne sera ni
marxiste ni
léniniste. Le « Socialist Equality Party » de David
North a arrêté maintenant
de publier son journal, et ses idées ne sont maintenant
propagées que sur
internet, pour ceux qui ont accès à un ordinateur. Il y a plusieurs groupes dans la
foire centriste dont la plupart ont été à
un moment ou à un autre dans une tendance internationale les uns
avec les
autres. Le Partido Obrero argentin de Jorge Altamira est actuellement
en
campagne pour la « refondation immédiate de la
Quatrième Internationale » avec
une série de groupes opportunistes hostiles. Ils sont rejoints
par l’«
Opposition trotskyste internationale » (OTI) dont le pilier, le
groupe italien
Proposta, est entérré profondément dans
Rifondazione Comunista. L’un des
soi-disant critères de cette alliance centriste est l’opposition
aux fronts
populaires, cependant toutes ses composantes (y compris le Partido
Obrero et
son allié brésilien Causa Operária) ont
voté pour les fronts populaires depuis
des années. En même temps, ils font des appels du pied aux
morenistes, qui au
Brésil faisaient partie du Frente Brasil Popular de Lula (qui
comprend aussi
les mandéliens et les lambertistes qui constituent une partie
organique de la
bureaucratie du PT social-démocrate). Divers petits groupements
centristes adoptent de temps en temps une
rhétorique plus radicale, alors que leur pratique
véritable est clairement
droitière. Ainsi, les national-centristes groupés autour
du POR bolivien de
Guillermo Lora avancent le mot d’ordre de « Révolution et
dictature prolétariennes
». Mais, la vraie politique de Lora est le programme menchevique
du « front
unique anti-impérialiste » avec des secteurs de la
bourgeoisie, qui a mené au
front populaire avec le général Juan José Torres,
condamnant ainsi la
résistance ouvrière à la déroute face au
coup d’Etat du général Banzer en 1971.
Le « CBCI » (Courant bolchevique pour la Quatrième
Internationale), un rejeton
de la tendance d’Altamira, constitué par le PBCI argentin et la
LBI
brésilienne, sont les conseillers de la clique pro-police
utilisée par l’Etat
bourgeois contre la LQB trotskyste à Volta Redonda. Maintenant
ce regroupement
semble craquer de partout. Au début des années
1980, une couche de capitulards ont quitté la tendance
spartaciste en refusant de tenir tête à la vague
anti-soviétique. Un grand
nombre d’entre-eux se sont retrouvés dans une organisation qui a
adopté le nom
singulièrement peu approprié de « Bolshevik
Tendency ». Les nouveaux mencheviks
de la BT ont tremblé à l’idée de dire «
Salut à l’Armée rouge » en Afghanistan
ou d’accepter la responsabilité des conséquences
d’appeler à « Stopper la
contre-révolution de Solidarnosc » en Pologne. Depuis le
début, la BT a reflété
le point de vue de la bureaucratie ouvrière, ce qui a
culminé dans leur défense
d’un porte-parole de la BT qui a traversé un piquet de
grève. C’est une
violation des principes les plus fondamentaux de la solidarité
ouvrière. La Quatrième Internationale
de Trotsky a lutté pour le programme de
l’Internationale Communiste des premières années, la
jeune République
soviétique et la Révolution d’Octobre - les plus grandes
conquêtes du mouvement
ouvrier révolutionnaire à ce jour. Le trotskysme
authentique n’a rien à voir
avec les singeries ridicules et parfois sinistres des imposteurs
opportunistes.
Ils sont tous, sans exception, des continuateurs de l’héritage
du pablisme, de
la recherche de directions non-prolétariennes à cause de
leur propre désespoir
dans la capacité révolutionnaire de la classe
ouvrière internationale. A la
différence de ces imposteurs, la Ligue communiste internationale
était sur la
dernière barricade dans la lutte contre la
contre-révolution. Mais après la
défaite elle a été infectée par le
défaitisme qui se répand dans ces milieux.
Alors que son expression programmatique est encore différente de
celles des
opportunistes déclarés, ils liquident tous le parti
léniniste comme facteur
actif dans la lutte de classe. Nous luttons pour forger une
Quatrième Internationale que Trotsky aurait
reconnu comme sienne. ____________________________ La Ligue pour la Quatrième
Internationale est une tendance en formation.
Elle attirera vers ses rangs ceux qui cherchent à
défendre et à étendre le
programme du trotskysme authentique, et à l’appliquer dans la
lutte de la
classe ouvrière et des opprimés. Pour reforger la
Quatrième Internationale, il
est nécessaire de vaincre le pablisme et tous les autres
courants qui
trahissent le programme révolutionnaire trotskyste. Un
élément important de ce
combat, et de la lutte pour surmonter la disparité entre les
tâches que nous
confrontons et nos forces limités, sera la tactique du
regroupement
révolutionnaire sur la base du programme de l’internationalisme
léniniste. Nous
prévoyons une série de scissions des organisations
révisionnistes et des
fusions avec ceux qui cherchent véritablement à
être communistes, pour
construire le parti d’avant-garde. Comme l’écrivait la Liga
Quarta-Internacionalista do Brasil dans sa lettre
de réponse à la rupture honteuse des relations de la part
de la LCI : nous
sommes pour l’adhésion des paroles avec les actes. Malgré
notre petite taille,
notre force se trouve dans la tradition marxiste révolutionnaire
pour laquelle
nous luttons. La LQI se base sur l’héritage du Manifeste
du Parti communiste de Marx et Engels ; sur la lutte de
Lénine pour construire de parti d’avant-garde Bolchevik et sa
synthèse de la
position marxiste sur l’Etat dans l’Etat
et la Révolution, qui a fournit l’armement programmatique
pour la
Révolution d’Octobre 1917 en Russie. Notre programme est basé sur
l’héritage des quatre premiers congrès de
l’Internationale communiste, sous la direction de Lénine et de
Trotsky, et sur
la lutte de l’Opposition de gauche russe et internationale qui a
conduit à la
fondation de la Quatrième Internationale en 1938 sur la base du
Programme de
transition. Nos origines remontent à la Revolutionary Tendency
du SWP aux
Etats-Unis, en se réclamant de ses documents aussi bien que de
la Déclaration
de principes de la Spartacist League de 1966, des déclarations
fondamentales de
la SL et de la Tendance spartaciste internationale, et de la Ligue
communiste
internationale jusqu’à sa deuxième conférence
internationale en 1992 et de la
lutte pour le trotskysme contre une fraction
nationaliste/pro-stalinienne dans
la LCI en 1994. La Ligue pour la Quatrième
Internationale adopte la déclaration
programmatique de la Liga Quarta-Interna-cionalista do Brasil «
Qui sommes-nous
et que voulons-nous » (Vanguarda Operária
n°1, juillet-septembre 1996) et le contenu programmatique de la
« Déclaration
de relations fraternelles » de 1994 entre LM et la LCI, que cette
dernière a
maintenant répudié ; le document des camarades exclus de
la Spartacist League,
« From a Drift Toward Abstentionism to Desertion from the Class
Struggle » [«
D’une dérive vers l’abstentionnisme à la désertion
de la lutte des classes »,
juillet 1996] ; la déclaration de fondation de
l’Internationalist Group et la «
Déclaration conjointe d’engagement à lutter pour reforger
la Quatrième
Internationale » de l’IG/LQB (dans The
Internationalist n°1, janvier-février 1997). Nous
endossons aussi la «
Déclaration de fraction » et les autres documents de la
Fraction Révolution
Permanente. Comme l’écrivait la
FRP dans sa déclaration du 3 février sur son
exclusion de la LCI : « Malgré les cris triomphalistes de la bourgeoisie mondiale sur la soi-disant ‘mort du communisme’, ce qui est mort c’est le stalinisme, cette négation et perversion nationaliste du communisme qui est international par essence. Le communisme vit toujours, il vit dans la lutte des classes ininterrompue de la classe ouvrière et des opprimés. Il vit dans le programme de Lénine, Trotsky et Cannon que la tendance spartaciste a défendu et qu’elle a commencé à abandonner et à renier. Il vit dans les luttes et le programme portés par l’IG, la LQB et la FRP et dans la fusion de nos organisations qui posera les jalons du parti trotskyste mondial de la révolution socialiste. En avant pour reforger la Quatrième Internationale ! » Liga
Quarta-Internacionalista do Brasil
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